L’écrivaine Maryse Condé ne nous en voudra pas de modifier l’extrait de l’un de ses livres pour évoquer notre chère Fanny : « Elle éclata de rire à nouveau. Mon dieu, comme cette femme savait rire ! Et à chaque note qui fusait de sa gorge, c'était un verrou qui sautait de mon cœur.»

Ce qui revient dans les témoignages et hommages concernant Fanny, c’est son sourire, son humour. Un soleil ! Des collègues se souviennent. Dès que «je l’ai vue, j’ai eu l’impression de toujours la connaître» affirme M. Hammoud, ancien collège de Mathématiques, et ce leitmotiv d’une forme de reconnaissance immédiate semble caractériser le portrait de «Miss Gin» (à prononcer avec l’accent anglais s’il vous plaît !) comme l’appelait avec malice Mme Ducruet, enseignante en poste au Lycée, qui rajoute, d’ailleurs, «assez rapidement, on s’est bien entendues, on s’est comprises»

Les enseignants qui ont eu la chance de travailler avec Elle encensent son investissement auprès de tous les élèves, ses nombreuses idées de projets et sa sincère disponibilité. Ces élèves l’appréciaient tant.

Mme Franco qui a travaillé avec "Fanny" se souvient de son arrivée au Lycée avec «son sac à dos en cuir et ses tennis blanches» alors qu’elle n’avait jamais enseigné. Une complicité instantanée s’est créée entre elles. Elle rajoute aussi en s’esclaffant les échanges au téléphone où elles riaient de leurs mercredis-taxi à conduire les enfants à leurs activités ou lorsque subitement Fanny interrompait l’appel à la recherche de Rita, sa chienne qui venait (encore une fois) de s’échapper…

Désormais, nous avons le choix, être éplorés, en colère, se sentir abandonnés ou lui être reconnaissants pour les moments de partage qu’elle (nous) a apportés.

Fanny Gin, tu vas nous manquer.